Le Marquis de Sade, portrait d’un Parisien

Célèbre pour ses écrits emprunts d’érotisme mais aussi d’actes cruels, le Marquis de Sade est un personnage contrasté qui passa plus d’un tiers de sa vie en prison ! Le mot « sadisme » inventé à partir de son nom au 19e siècle, nous rappelle encore aujourd’hui l’empreinte particulière que nous a laissé cet écrivain hors normes…

Un article de Paris Zigzag.

C’est à Paris, à l’hôtel de Condé (qui se situait vers notre actuel carrefour de l’Odéon) que nait Donatien Alphonse François de Sade le 2 juin 1740. Il est baptisé dans le quartier, à l’église Saint-Sulpice, et fait ses études au collège Louis-le-Grand qui est alors l’établissement le plus réputé, le plus cher et le mieux fréquenté de la capitale. Tenant le titre de Marquis de naissance, Sade est élevé dans le luxe, mais il livrera plus tard que c’est justement cette éducation qui le « rendit hautain, despote et colère ».

Marquis de Sade — Le Marquis de Sade, portrait d'un Parisien

À 17 ans, Donatien devient officier porte-drapeau au régiment des carabiniers du frère de Louis XVI. À ce titre, il participe à la guerre de Sept Ans contre la Prusse, qui se termine en 1763, année où il se marie à l’église Saint-Roch avec l’héritière d’une famille de nobles : Renée-Pélagie de Montreuil. Leur union a été arrangée par leurs parents mais ils s’entendent très bien, et leur couple paraît tout à fait équilibré. Cependant le jeune homme fréquente de nombreuses maisons closes où il se fait repérer pour son plaisir d’infliger la souffrance aux prostituées et est arrêté pour « débauche outrée » dans sa garçonnière de la rue Mouffetard.

« En prison entre un homme, il en sort un écrivain », c’est ce qu’écrira Simone de Beauvoir au 20e siècle. Une vérité incontestée car c’est lors de ses différents séjours en prison, au donjon de Vincennes puis à la Bastille, que Sade se lance dans l’écriture, s’en prenant particulièrement à la morale et à la religion. C’est derrière les barreaux qu’il écrit, dès 1785, les Cent Vingt Journées de Sodome… Un véritable catalogue de perversions !

Libéré à la Révolution, il échappe à la guillotine et produit clandestinement des ouvrages pornographiques pour gagner sa vie. Mais en 1803 il est interné à l’asile de Charenton où il est surveillé de près par la police, qui est chargée de lui retirer tout manuscrit licencieux qu’il pourrait écrire. Il y décédera dans sa soixante quatorzième année, nous laissant en héritage de nombreux textes qui déstabilisent encore aujourd’hui !

Sources : L’article sur le site Paris Zigzag / Photo – Van Loo

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