C’est toujours dans l’adversité que s’épanouit l’artiste

Le récit prend naissance en France, sous Napoléon Ier, dans le paisible asile de Charenton, dont le plus célèbre pensionnaire est l’irrépressible Marquis de Sade. Là-bas, l’Abbé de Coulmier, régisseur de l’asile, est convaincu que la pratique du théâtre peut aider les dégénérés à apprivoiser leur folie. Allant même jusqu’à croire qu’en laissant Sade explorer par sa plume les interdits de l’être humain, ses pulsions sexuelles et ses désirs immoraux, il pourrait être réhabilité.

Voilà le pitch initial, le début, là où commence l’histoire de « Quills »… la fameuse pièce de théâtre de Doug Wright, mise en scène par Robert Lepage et Jean-Pierre Cloutier, qui sera jouée au Grand Théâtre de la Colline à Paris la semaine prochaine.

La pièce raconte l’histoire imaginée du Marquis de Sade, aux derniers jours de sa vie. Un Sade qui, depuis chez les fous, continue de faire publier ses récits sulfureux, au grand dam de l’Empereur. Courroucé, celui-ci envoie donc à l’asile le docteur Royer-Collard pour faire taire ce déséquilibré dont l’œuvre met en péril les fondements moraux de la société.

Mais jusqu’où ira-t-il pour l’arrêter ?

Marquis de Sade — C’est toujours dans l’adversité que s’épanouit l’artiste!

Censure et liberté d’expression s’entrechoquent et s’affrontent dans cette pièce qui questionne à la fois sur la responsabilité de l’artiste face aux répercussions de son œuvre et sur la définition même de la morale, dont les repères ne sont pas aussi immuables qu’on le croit souvent.

L’histoire est basée sur ce qui s’est vraiment passé… dans l’enceinte de l’hospice, on érige une scène et un parterre prêt à accueillir 200 spectateurs puis, pour mettre en musique son étrange thérapie, l’Abbé de Coulmier enrôle Sade, qui peut enfin réaliser son rêve d’enfant : devenir dramaturge.

Ces représentations connaissent un succès immédiat. L’intelligentsia parisienne afflue. « Tout Paris y courut pendant plusieurs années. Les aliénés présents étaient l’objet de l’attention, de la curiosité d’un public léger, inconséquent et quelquefois méchant. […] Après le lever du rideau, une intrigue d’amour se développait en présence d’une femme hystérique et folle, toutes ses facultés affectives étaient mises en émoi… », relate en 1835 le psychiatre français Jean Étienne Dominique Esquirol dans « Mémoire historique et statistique de la Maison royale de Charenton ».

« C’est toujours dans l’adversité que s’épanouit l’artiste » disait le Marquis de Sade ; en 1808, ses loufoqueries scéniques ne sont plus du goût du docteur Royer-Collard, fraîchement nommé à l’hospice… c’est à ce moment que commence « Quills » !

« Quills », une pièce de théâtre de Doug Wright… avec Sade en héros principal.

Mise en scène et espace scénique : Jean-Pierre Cloutier, Robert Lepage
Avec Pierre‑Yves Cardinal, Érika Gagnon, Pierre‑Olivier Grondin, Pierre Lebeau, Robert Lepage, Mary‑Lee Picknell.

Du 06 au 18 février 2018, au Grand Théâtre de la Colline à Paris.
Du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30.

Grâce au blog marquis-de-sade.com, découvrez le spectacle au tarif préférentiel de 20 € (au lieu de 30 €) et 10 € pour les moins de trente ans (au lieu de 15 €) ; tarif valable uniquement sur les représentations du 6 au 11 février. Réservation en ligne, en suivant le lien présent dans les sources, ou par téléphone, au 01 44 62 52 52, avec le code SADE1718

Spectacle à partir de 16 ans.

Durée : 02h20.

Sources : Réservez votre place en ligne / Photos et infos – Théâtre de la Colline

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